Die before You Die

Notre nature d’argile, si fragile. Notre âme de feu si instable tente de s’échapper de cette enveloppe qui lui rappelle d’où elle est venue et surtout vers où elle se dirige. 

Sommes-nous condamnés à la conformité ? Ce feu ardent semble se consumer en silence.  

Notre âme doit accepter la défaite. Se rendre à l’évidence et accepter le triomphe de la terre.

Quelle naïveté avait fait croire au feu que son salut est entre ses mains. Quelle vulnérabilité avait laissé entrer, à travers des yeux sincères, l’eau qui a refroidi la révolution de l’âme.  

La paix a des couleurs plus froides. Le rouge du feu de notre âme est une illusion et un espoir désespéré de suivre une intuition qui ne saura pas défier le réalisme de la terre d’argile. 

Stable dans sa fragilité, froid dans son indifférence, il finit par contenir l’armée rebelle et insensée qui rêvait de libérer l’âme. 

Cette défaite porte en elle la mort définitive d’un rêve trop beau pour être vrai, mais aussi les prémices de la vie. Une mort libératrice. 

Ce feu ardent, cette envie débordante, cette folie qui redéfinit le monde à chaque instant ne peut  exister dans l’indifférence.

 L’air qui jadis alimentait cette turbulence incontrôlée n’est plus. Le vide a rendu tout ce qui est autour de lui stable, froid et notre feu a accepté la loi de la terre d’argile. 

L’âme toute nue qui contemple ce spectacle a versé une larme chaude qui, contre toute attente, a donné à cette argile une chaleur et une vie. 

Et si, tout cela était nécessaire pour une deuxième naissance ? Et si l’illusion était l’étape ultime avant la réalisation ? Et la terre d’argile attendait cette larme depuis le début pour renaître et donner au monde l’arbre de la vie. 

Notre âme s’est suicidée pour nous offrir la vie. Et cette vie est celle qui saura offrir à note âme, en échange, la paix.