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Kissing the Shoreline...

Kissing the Shoreline...

De retour chez lui, une fatigue émotionnelle finit par le rattraper. Le retour au monde réel est toujours une expérience pénible pour lui. Bien qu’il ait appris à vivre avec cette peine dans le background, sa présence devient désormais de plus en plus pesante. Difficile de trouver du goût aux choses banales. Or, tout est devenu banal. 

De retour chez elle, un malaise d’une autre nature la rattrape. Le retour au monde de ses grandes responsabilités lui donne l’impression d’être dans l’irréel, dans un jeu de Monopoly qui n’en finit plus. Bien qu’elle ait appris à vivre avec ce stress soutenu, la présence de ce malaise devient de plus en plus pesante. Difficile de trouver de la motivation pour des choses banales. Or, tout est devenu banal. 

Cette rencontre a révélé pour eux l’extraordinaire beauté de leurs âmes. Un réveil qui leur expose la vie sous un autre angle. L’impression qu’une fenêtre temporelle ait été franchie, que rien n’est plus comme avant. 

Ils ont tout simplement changé. Ils veulent plus, ils veulent autre chose. 

Dorénavant, le paradoxe de leurs vies est qu’ils soient devenus "overqualified" pour la mener. 

Toute la vie leur semble tourner au ralenti, ils ont l’impression d’avoir de l’avance sur tout. Plus rapides à prendre des décisions, plus résilients à gérer des situations difficiles, plus généreux à donner de leur temps et de leur argent, plus compréhensibles et à l’écoute de ceux qui en ont besoin. 

Cette force censée les rendre plus heureux, les rend plus tristes en bridant ce qu’ils sont réellement afin de les contenir dans un monde banal. elle leur offre tout de même la paix, le lacher-prise. 

Du réveil au coucher, l’image de l’autre est omniprésente. Parfois même après le coucher. Cette présence est résiliente également : plus ils la pourchassent, plus elle revient plus forte, plus vive et plus destructrice. 

Au fond d’eux, la question qu’ils n'arrêtent pas d’étouffer, et qui ne cesse de grandir est de savoir s'ils vont se rencontrer une autre fois.

Entre temps, la vie semble être une station d’attente. Le ferry qui est censé ramener cette nouvelle rencontre n’est pas encore annoncé, le quai pas encore affiché. L’embarquement, incertain. 

De passage à Casablanca, elle avait une envie soudaine d’aller en bord de mer contempler le vaste océan et se changer les idées, mais ses yeux étaient rivés sur ses pensées. La mélodie des vagues hésitantes à embrasser le sable lui donna envie de s’arrêter. Cette écume, qui domine la vague tremblante, représente son cœur qui ne cesse de retourner vers le sable chaud et assoiffé de l'accueillir. À chaque rencontre, c’est une partie de cette vague qui se perd pour venir pénétrer au plus profond du sable qui ne demande qu’à recommencer. 

Cette intimité délicieuse entre la vague et le sable lui inspira un parallèle avec la réalité de sa vie : son monde est un océan d’incertitudes. Le bord de mer est cette destination qu’elle lui permet de retrouver le calme,  dese renouveler, de se décharger et finalement fondre sous la chaleur d’amour et renaître à nouveau. 

De passage à Cardiff bay, il marchait vers le  bord de mer comme appelé par l’océan. Cette eau vient apporter chaque jour aux habitants des villes un autre décor, une nouvelle possibilité. Elle est le symbole de son mal : aussi généreux qu’il soit, l’océan se contente de contempler de loin les personnes qui ont peur de se jeter à l’eau. Son malheur : on apprécie son bord, mais personne ne connaît assez son fond. Il est condamné à être un servant éternel des habitants de la terre sans rien recevoir en retour. 

Elle s’est arrêtée soudainement, comme prise par une envie de prendre un peu de l'océan, le remercier, le sentir, le caresser et le laisser rejoindre le sable chaud sous ses pieds. Un instant hors du temps qui lui a apporté une sérénité qui lui rappela les yeux souriants de London.

Au même moment, pris par la même envie, il s’approcha de l’océan à Cardiff. Il prit un bout d'une vague tremblante. Il la caressa, l’embrassa et la déposa comme une bouteille à la mer emplie de son chagrin et sa mélancolie. Un instant hors du temps  qui le projeta dans un océan encore plus profond que l'atlantique : Les beaux yeux qui l'ont envoûté à London. 

Des milliers de kilomètres séparent leurs enveloppes corporelles, mais à cet instant précis, sans le savoir, leurs âmes venaient de se rencontrer une deuxième fois. 
 

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